Burundi : Le ministre Ndirakobuca tente-t-il de s’emparer de la maison de l’ancien ombudsman ?

Le premier ministre Gervais Ndirakobuca aurait accentué les intimidations envers la famille de l’ancien ombudsman feu Mohammed Rukara depuis plus de deux mois. Décédé il y a plus de trois ans, Mohammed Rukara a laissé derrière lui, entre autres, une maison située en face de celle du premier ministre au quartier Mutanga Sud, zone Rohero, commune Mukaza dans la ville de Bujumbura. Depuis son accession à la primature, Gervais Ndirakobuca n’a cessé d’étendre la zone sous son occupation à l’intérieur de la parcelle de ses voisins. (Le Mandat)  

Le conteneur dans lequel dorment les policiers qui assurent sa sécurité, le premier ministre Gervais Ndirakobuca l’a placé dans un espace situé entre une route goudronnée et la maison de la famille de feu Mohammed Rukara Khalfan. La clôture en béton a été démolie sur une partie pour permettre l’érection de ce grand conteneur déplaçable. A côté du conteneur, est construite la cuisine de ces policiers. Là aussi, il a fallu détruire une partie de la clôture de la parcelle de feu Mohammed Rukara, qui est gardée par des veilleurs, sans demander l’avis de personne. Dans le cadre du renforcement de sa sécurité depuis la prise de fonction de premier ministre, un chenil grillagé a également été installé du côté de la parcelle de ses voisins. Il abrite trois chiens logeant dans trois cellules différentes qui forment la niche en fer. Face à l’occupation et la destruction inconditionnelles de sa parcelle, la famille de feu Mohammed Rukara a été contrainte de mettre en vente la parcelle qui abrite une grande maison. Selon les sources de l’agence de presse Le Mandat, le prix de la parcelle s’élevait à quatre milliards de francs burundais.

Les clients potentiels ont eu peur

La parcelle de la famille Rukara située sur l’avenue de la dynastie et celle du premier ministre sont séparées par une route goudronnée qui est entrain d’être réhabilitée.

Arrivés sur place, les acheteurs potentiels ont été effrayés par les policiers, la barrière de l’autre côté du goudron, les chiens et la destruction délibérée de la clôture par des « voisins étranges ». Il y en a d’autres qui ont proposé une somme inférieure au prix fixé par la famille Rukara. « La somme que j’ai proposée était suffisante à mon avis parce que c’est, de toute façon, une mission-suicide. » Nous a confié l’un de ceux qui ont tenté d’acheter la parcelle. Nos sources indiquent que, par après, le premier ministre a été au courant de la mise sur le marché de la parcelle et a délégué un envoyé pour proposer à la famille Rukara deux milliards de francs. Cette dernière a refusé l’offre et …

… le bras de fer a commencé

Selon nos sources, les chargés de la vente de la parcelle de feu Mohammed Rukara ont dit à l’envoyé du premier ministre que c’était le dernier prix et qu’ils ne pouvaient donc pas aller en dessous des quatre milliards. Le premier ministre Gervais Ndirakobuca alias Ndakugarika a alors juré de « montrer de quoi il était capable » selon nos sources. L’une des décisions qu’il a prises quelques jours plus tard était …

… l’abattage de tous les arbres à l’intérieur de la parcelle

Depuis plus d’une semaine, le premier ministre a déployé des personnes qui coupent tous les arbres dans les enceintes de la parcelle de la famille de feu Mohammed Rukara. C’est notamment les manguiers, les citronniers, les avocatiers et les orangers. Selon nos sources, Gervais Ndirakobuca a expliqué que ces arbres abritaient des moustiques qui piquaient ses policiers.

Jusqu’à ce vendredi, l’opération d’abattage de ces arbres, qui a commencé dans la matinée de jeudi de la semaine précédente, n’avait pas encore pris fin parce que ces arbres étaient très nombreux et de grandes tailles à l’intérieur de la parcelle du premier ombudsman du Burundi mort en novembre 2019.

Nous avons appelé à plusieurs reprises le premier ministre du Burundi Gervais Ndirakobuca mais il n’a pas décroché son téléphone portable.

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