Burundi : Le « deal » entre Ndayishimiye et Bunyoni aboutira-t-il ?

Le président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye a demandé au détenu Alain Guillaume Bunyoni d’avouer ce qu’il aurait fait et demander pardon pour qu’il soit libéré. Jusqu’à présent, le général Alain Guillaume Bunyoni refuse de se plier à la requête. Mais, certains analystes estiment que l’ancien premier ministre est entrain d’être piégé d’autant plus que c’est lui-même qui a choisi de rester dans le pays alors que la porte de l’exil vers le Congo lui était ouverte. (Le Mandat) 

Lorsque son convoi, qui prenait la direction de la République Démocratique du Congo, avait rebroussé chemin dans la nuit du 20 au 21 avril, à seulement quelques minutes de la frontière, c’est le Général de Police Alain Guillaume Bunyoni lui-même qui avait donné l’ordre de faire demi-tour. Les sources de l’Agence de Presse Le Mandat indiquent que cette décision de Général Alain Guillaume Bunyoni n’a pas plu au cercle des Généraux, surtout le Général Silas Ntigurirwa, qui a joué la médiation depuis que les relations étaient devenues très tendues entre lui et le président de la République.

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Dans période où le Général Alain Guillaume Bunyoni est détenu dans la prison centrale de Ngozi, le président de la République Evariste Ndayishimiye a envoyé un émissaire pour le convaincre de rédiger une correspondance d’aveu des crimes et de demande de pardon pour être libéré. L’ancien premier ministre est accusé, entre autres, d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat parce que le Président l’accuse de vouloir le renverser, d’atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale, de détention illégale d’armes et d’outrage envers le chef de l’Etat. Selon le plan, la justice allait s’arranger à ce que le Général Alain Guillaume Bunyoni soit libéré d’une manière provisoire pour des raisons médicales après avoir envoyé la lettre au président de la République et passé quelques jours dans un hôpital. Selon le même deal, la justice allait lui demander d’être toujours disponible à chaque fois qu’elle avait besoin de lui. Nos sources signalent que le Général Alain Guillaume Bunyoni a refusé le marché.

Un fake « deal » ?

Certains analystes estiment que même si Alain Guillaume Bunyoni acceptait de rédiger la lettre de demande de pardon, il n’aurait pas été libéré mais que la lettre renforcerait plutôt les allégations du Président à son égard. Selon ces analystes, le Général Alain Guillaume Bunyoni ne sera pas libéré avant les élections de 2027 sauf miracle.

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Une correspondance, similaire à celle que le président de la République exige pour le Général Alain Guillaume Bunyoni, a été rédigée par les « putschistes de 2015 ». En passant par les médiateurs composés de hauts responsables religieux pour la plupart, ces officiers de l’armée et de la police ont adressé une correspondance de demande de pardon au président Evariste Ndayishimiye il y a plus de deux ans. Le chef de l’Etat leur promettait une grâce mais ils sont toujours détenus dans la prison centrale de Gitega.

Accusé d’avoir participé aux massacres des étudiants Hutu à l’université du Burundi en 1995, Clément Nkurunziza aurait, lui aussi, écrit au président de la République pour solliciter sa clémence. Mais, il est toujours en détention depuis son arrestation survenue le 22 mars 2018. Selon nos sources, le président Evariste Ndayishimiye aurait donné la correspondance de Clément Nkurunziza à la Commission Vérité et Réconciliation, CVR, qui l’aurait classée parmi d’autres « preuves ».