Après trois jours d’imbroglio chez le chef de cabinet militaire du président de la République du Burundi, le Général Silas Ntigurirwa, le cercle des Généraux prend la décision d’envoyer le Général Alain Guillaume Bunyoni en République Démocratique du Congo. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la décision est définitive et l’ancien premier ministre doit prendre la route Bujumbura-Gatumba pour passer par la zone Gatumba de la commune Mutimbuzi dans la province Bujumbura dite rurale. (Le Mandat)
« Cette personne que je vous confie est une personnalité très importante pour le pays. Battez-vous pour votre pays. S’il lui arrive quelque chose de mal, le pays plongera dans le chaos. Si il arrive que vous soyez attaqués, défendez-vous comme il se doit. Demandez des renforts en cas de besoin. Moi, je reste ici et je n’ai pas peur. J’assume toutes les conséquences parce que personne ne souhaite retourner au maquis. Je ne peux pas accepter que nous retournions d’où nous sommes venus. » Ce briefing de Général Silas Ntigurirwa, dont l’original est en Kirundi, est donné aux 67 militaires et policiers qui ont la mission d’escorter le Général Alain Guillaume Bunyoni jusqu’en République Démocratique du Congo dans la nuit de jeudi à vendredi. Les négociations entre Ndayishimiye et Bunyoni semblent avoir complètement échoué.
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Les militaires et les policiers qui accompagnent le Général Alain Guillaume Bunyoni sont armés jusqu’aux dents. Certains sont avec lui dans une Jeep militaire dans le convoi. Devant la Jeep, il y avait un pick-up militaire. Derrière la Jeep, un pick-up de l’API (Appui à la Protection des Institutions). Le trajet est quasiment tranquille sur la route nationale numéro 4 communément appelée « la chaussée d’Uvira ». Lorsque le convoi dépasse l’espace de loisirs au bord du lac Tanganyika, communément appelé Saga Plage dans la zone Gatumba, le pick-up de tête s’arrête. Il fait demi-tour et l’officier, qui commande le convoi, ordonne aux deux autres véhicules de le suivre. Tous les trois véhicules rebroussent chemin. Sur le chemin de retour, la Jeep, qui transporte le Général Bunyoni, dépasse le pick-up militaire. Ce dernier commence alors à ralentir. Il s’arrête ensuite au niveau de l’endroit communément appelé « Chanic » et l’officier sort du pick-up. La Jeep qui déplace l’ancien premier ministre est déjà loin. L’officier parle ensuite aux militaires et policiers à bord des deux pick-up : « La mission change. Retournez dans vos camps respectifs. Nous allons vous appeler en cas de besoin. N’éteignez pas vos téléphones. »
Samedi, la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme déclare avoir visité le Général Alain Guillaume Bunyoni sur son lieu de détention.
L’@CNIDH_Bdi a effectué, ce 22/4/2023, une visite pour s’entretenir avec le Général Alain Guillaume Bunyoni. Il se porte bien. Il n’a subi aucun acte de torture ou tout autre abus, depuis son arrestation. Sa famille en a été informée. Le processus suit son cours normal.
— CNIDH-Burundi (@CNIDH_Bdi) April 22, 2023
Dimanche, le procureur général de la République du Burundi sort aussi un communiqué indiquant que le Général Alain Guillaume Bunyoni a été arrêté vendredi.
COMMUNIQUE DE PRESSE @BurundiGov @NtareHouse @MininterInfosBi pic.twitter.com/AFSJZ0UYij
— Ministère de la Justice du Burundi (@MiniJustice_BDI) April 23, 2023
Les sources de l’Agence de Presse Le Mandat précisent que la question d’envoyer le Général Alain Guillaume Bunyoni en République Démocratique du Congo a soulevé les inquiétudes et la peur au sein du cercle des Généraux dès le début de la planification de l’évacuation. Ils craignaient pour la sécurité de Bunyoni à cause, principalement, de la présence de trois catégories d’hommes armés à l’Est de la RDC. La Force de Défense Nationale du Burundi, FDNB, le mouvement de Résistance pour un Etat de Droit, RED-Tabara et les Forces Nationales de Libération, FNL.
Mercredi, un groupe de militaires a été déployé en RDC pour préparer l’accueil du Général Alain Guillaume Bunyoni de l’autre côté de la rivière Rusizi au niveau de la localité de Vugizo comme l’ancien premier ministre n’allait pas passer par la frontière officielle de Gatumba.
Avant que le convoi de Général Alain Guillaume Bunyoni ne rebrousse chemin, un pick-up éclaireur de 8 militaires était déjà parti vers la frontière burundo-congolaise.
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