Le formateur de l’organisation MOLI et 18 membres de l’association Muco ont été accusés d’homosexualité et d’incitation à la débauche et à la prostitution par le ministère public lors de l’audience en chambre de conseil tenue mardi. Le ministère public a requis leur maintien en détention. De leur côté, les avocats de la défense ont demandé leur libération provisoire. (Le Mandat)
Les 19 personnes connaîtront leur sort dans 48 heures. Lors de l’audience en chambre de conseil du parquet général près la cour d’appel de Gitega de ce 21 mars, le magistrat public les a classées en deux catégories. Les membres du staff et les mobilisateurs communautaires de l’association Muco ainsi que le formateur de l’organisation MOLI (Mouvement pour les Libertés Individuelles) ont été mis dans la première catégorie. Le magistrat public les a accusés d’homosexualité et d’incitation à la débauche et à la prostitution à travers le groupe d’épargne et de crédit Buzoca. Cette catégorie est composée de 7 personnes. La seconde catégorie est formée de 12 individus, membres du groupe d’épargne et de crédit encadré par l’association Muco. Ils ont été accusés uniquement d’homosexualité. Au cours de l’audience, le représentant du ministère public a évoqué la découverte des documents, via internet, qui montrent que l’association Muco défend les droits des homosexuels et collabore avec les organisations Humure et MOLI dans la défense et la promotion des droits des homosexuels au Burundi.
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Dans son réquisitoire, le magistrat public a ainsi demandé que les 19 personnes soient maintenues en détention. Selon lui, le formateur de MOLI, les membres du staff et les mobilisateurs communautaires de Muco risquaient même de « fuir dans les pays occidentaux qui soutiennent l’homosexualité et qui ont financé le séminaire » s’ils étaient libérés provisoirement. En revanche, les avocats de la défense ont demandé la libération provisoire de toutes les 19 personnes. Ils ont proposé le paiement d’une caution pour la première catégorie de 7 personnes suite aux « préoccupations » du ministère public.
Lundi, 5 membres de la communauté LGBT du Burundi ont été libérés par ce parquet général près la cour d’appel de Gitega.
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