Depuis une semaine, la présidente du Conseil Communal de Mukaza ne réside pas dans son ménage du quartier JABE de la zone Bwiza dans la ville de Bujumbura. Nos sources affirment que cette femme, qui a récemment dénoncé la perturbation des activités et l’utilisation des fonds du conseil communal par l’administrateur pour ses propres intérêts, craint pour sa sécurité après avoir été recherchée par un groupe d’imbonerakure du quartier Mutanga Sud. (Le Mandat)
Ces imbonerakure étaient au nombre de 17 lorsqu’ils ont investi le bistrot de la présidente du conseil communal de Mukaza tout près du marché de JABE dans la nuit du 18 au 19 janvier selon les témoins. Nos sources indiquent que ces imbonerakure du quartier Mutanga Sud étaient dirigés par Fiacre alias Kiwi et que c’était Lionel, un ancien domestique de la présidente du conseil communal de Mukaza qui leur montrait le chemin. « A leur arrivée, ces jeunes sont montés à l’étage où se situe le bar. Ils ont demandé où était Annick et ses employés leur ont répondu qu’elle n’était pas là. » Nos sources signalent que vers une heure, ces membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD se sont également rendu au domicile d’Annick Nsabimana mais qu’ils ne sont pas parvenu à y pénétrer. « Ils ne pouvaient pas escalader la clôture parce qu’elle est suffisamment haute. Peut-être qu’ils ont également évité d’alerter les voisins parce que sa maison est au milieu de plusieurs autres maisons de la même parcelle. » Rapporte un voisin d’Annick Nsabimana qui affirme avoir vu ces imbonerakure rôder autour de la parcelle.
Annick a fui dans la matinée
Annick Nsabimana a décidé de quitter son domicile dans la matinée du 19 janvier selon une source au sein du conseil communal de Mukaza qui affirme que la présidente et le vice-président de ce conseil subissaient les menaces de mort à travers les appels téléphoniques anonymes depuis la transmission de la correspondance de dénonciation du comportement de l’administrateur au maire de la ville de Bujumbura. Selon cette correspondance adressée au maire de la ville de Bujumbura, qui porte la date du 16 janvier 2023, le président du conseil communal de Mukaza Annick Nsabimana et son vice-président Jean Bosco Bizindavyi accusent l’administrateur communal Rénovat Sindayihebura de perturber les activités du conseil pour ses propres intérêts. Selon eux, l’administrateur impose les points à l’ordre du jour et destitue certains chefs des quartiers sans consulter les autres membres du conseil communal. « L’administrateur Rénovat Sindayihebura a refusé que les plaintes de la population à l’égard de la société d’évacuation des déchets dans la commune Mukaza figurent sur l’ordre du jour. » Selon Annick Nsabimana et Jean Bosco Bizindavyi, l’administrateur Rénovat Sindayihebura a invité des personnes étrangères au conseil pour perturber la réunion du 28 décembre 2022 qui analysait les « mauvais comportements » des chefs des quartiers Mugoboka, Kiriri-Vugizo, Nyakabiga II et d’autres. Selon la même correspondance, le conseil communal n’est pas au courant de l’utilisation des fonds par l’administrateur lors des fêtes des communes. Selon la plainte, l’administrateur de la commune Mukaza Rénovat Sindayihebura dénigre le conseil communal comme s’il ne servait à rien.
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La rédaction de l’agence de presse Le Mandat a essayé de contacter l’administrateur de la commune Mukaza Rénovat Sindayihebura mais il n’a pas décroché son téléphone portable. Nous n’avons pas pu joindre non plus les imbonerakure Fiacre alias Kiwi et Lionel.
Depuis la matinée de ce jeudi, le premier ministre du Burundi Gervais Ndirakobuca tient une réunion publique dans la commune Mukaza. La présidente du conseil communal de Mukaza Annick Nsabimana, membre du CNDD-FDD qui craint pour sa sécurité, figure sur la liste des absents.