Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a renouvelé, le 7 octobre, le mandat du rapporteur spécial sur le Burundi. Fortuné Gaetan Zongo obtient une année supplémentaire pour suivre de près la situation des droits de l’homme dans ce pays de l’Afrique Centrale et de l’Est. Parmi ses recommandations, les Nations Unies demandent au gouvernement burundais de mettre fin aux violations graves des droits de l’homme et de négocier avec ses opposants. (Le Mandat)
Le Conseil des droits de l’homme « encourage le Gouvernement burundais à nouer un véritable dialogue sans exclusive avec toutes les parties prenantes burundaises, qu’elles soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, en vue de remédier efficacement aux problèmes multiples et profonds avec lesquels le Burundi est aux prises et de réintégrer durablement dans la société burundaise les personnes rentrées au pays ».
Dans la résolution qui proroge d’un an le mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi et qui a été présentée par l’Union Européenne, le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU se déclare « profondément préoccupé par les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits qui sont commises au Burundi ». Le Conseil « condamne fermement toutes les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits commises au Burundi, parmi lesquelles des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des arrestations et détentions arbitraires, des actes de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que des violences sexuelles et sexistes ».
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Les Nations Unies « déplorent également les restrictions persistantes imposées à l’exercice des droits à la liberté
d’opinion, d’expression, de réunion pacifique et d’association, ainsi que le rétrécissement de la marge de manœuvre dont disposent la société civile et les citoyens qui militent, et souligne qu’il importe que le Gouvernement du Burundi crée des conditions porteuses, qui permettent à la société civile, aux défenseurs des droits de l’homme, aux journalistes, aux blogueurs et aux autres professionnels des médias de mener leurs activités en toute sécurité et en toute indépendance, sans intimidation ni ingérence injustifiée, et de remettre en liberté toutes les personnes qui sont encore détenues pour avoir mené leurs activités de défense des droits de l’homme, et demande qu’il soit mis fin immédiatement à ces violations et atteintes et que tous les droits de l’homme et libertés fondamentales soient pleinement respectés ». Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU demande aussi au Gouvernement burundais de s’abstenir de tout acte d’intimidation ou de représailles contre les défenseurs des droits de l’homme, y compris ceux qui coopèrent avec les mécanismes internationaux de protection des droits de l’homme et avec lui-même.
Le Conseil demande également au régime de garantir l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis du pouvoir exécutif.
En ce qui concerne la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, CNIDH, le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU demande au gouvernement du Burundi de fournir à lui fournir toutes les ressources dont elle a besoin pour s’acquitter de ses fonctions de promotion et de protection des droits de l’homme
conformément aux Principes de Paris.
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En outre, le Conseil « condamne l’impunité généralisée pour toutes les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits et demande instamment au gouvernement burundais de faire en sorte que, indépendamment de leur affiliation ou de leur statut, tous les auteurs de tels faits, qu’ils soient membres des forces de défense et de sécurité ou du mouvement de la jeunesse du parti au pouvoir, les Imbonerakure, aient à répondre de leurs actes, notamment des violences sexuelles et fondées sur le genre et les mauvais traitements infligés aux enfants, et de veiller à ce que les victimes puissent demander justice et obtenir réparation ».
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Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies regrette le manque de coopération du gouvernement burundais avec les mécanismes internationaux, y compris le Rapporteur spécial Fortuné Gaetan Zongo qui n’a toujours pas l’autorisation de fouler les pieds sur le sol burundais.