L’EAC saisie : ‘’Que justice soit faite pour les musulmans emportés par le pouvoir de Pierre Nkurunziza !’’

Les noms de certains politiques assassinés dans la crise du troisième mandat de Pierre Nkurunziza figurent sur la liste dans la correspondance adressée à la Communauté Est-Africaine ce vendredi. L’auteur de la correspondance a choisi d’être représenté par un groupe d’avocats basés à Kampala en Ouganda.
 
         La correspondance du burundais Djuma Zuberi cite certains politiques burundais assassinés depuis le début de la crise liée au troisième mandat au Burundi en avril 2015. L’ancienne députée de l’East African Community Hafsa Mossi abattue par balles tout près de chez elle le 13 juillet 2016, l’ancien Président du parti UPD-Zigamibanga Zedi Feruzi assassiné par balles le 23 mai 2015 au lendemain de son discours galvanisant contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza ainsi que l’Imam Athuman Shaban brûlé vif dans sa voiture dans le quartier de Kinindo en 2015. Selon Djuma Zuberi, la justice burundaise n’a rien fait jusqu’ici pour identifier et juger les coupables.
 
Pourquoi plaider uniquement pour les musulmans
 
        Représenté par le groupe d’avocats de la sous-région Madiinah and Co. Advocates, Djuma Zuberi estime qu’à part les dossiers similaires comme ceux relatifs aux assassinats perpétrés par le pouvoir en place depuis le début de la contestation du troisième mandat de Pierre Nkurunziza, les musulmans sont souvent négligés ou ne sont pas tout simplement traités au même pied d’égalité que d’autres burundais. Djuma Zuberi accuse certains leaders de la communauté islamique du Burundi d’être complices du gouvernement en place dans ce qu’il appelle bafouement des droits des musulmans. A titre d’exemple, il donne également l’exemple du chef religieux Congera Hamza tué par balles par des gens suspectées d’être des agents du Service National de Renseignement à l’aube du 9 décembre 2010 dans la zone de Buyenzi en Mairie de Bujumbura alors qu’il se rendait à la mosquée. La vérité sur l’assassinat de cet imam qui ne mâchait pas ses mots n’est toujours pas connue, explique Djuma Zuberi. 

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‘’Je suis musulman et je plaide pour les droits des musulmans. Quoi de plus normal !’’, réplique Djuma Zuberi à la question de savoir si son initiative ne vient pas créer des divisions au sein de la population burundaise.
 
        Djuma Zuberi indique que cette correspondance au secrétaire général de l’East African Community n’est que le début d’un long plaidoyer plus détaillé qu’il compte mener en collaboration avec ses avocats du groupe Madiinah and Co. Advocates.
Le but de cette première correspondance, selon le groupe Madiinah and Co. Advocates, est d’inciter la Communauté Est-Africaine dont fait partie le Burundi,  à forcer les autorités de ce pays d’honorer les traités et juger les auteurs des crimes contre les musulmans.