Entebbe : Démarrage controversé des pourparlers inter-burundais.

Alain-Aimé Nyamitwe, ministre des relations extérieures

       
        La rencontre de ce lundi des négociateurs burundais à Entebbe State House sous la médiation du Président de l’Ouganda Yoweri Kaguta Museveni était une prise de contact pour les négociations à venir.

Cependant, trois points essentiels sont à retenir :

1. Le gouvernement de Pierre Nkurunziza compte boycotter le prochain rendez-vous

        Alain Aimé Nyamitwe a précisé que son gouvernement n’envisage pas de dialoguer
avec des entités non reconnues par la loi comme le CNARED (Conseil National pour le Respect de l’Accord d’Arusha et la Restauration d’un Etat de Droit).
Ceux que le gouvernement de Pierre Nkurunziza appelle des putschistes devraient également être exclus de ces négociations selon Alain Aimé Nyamitwe.
Dans un communiqué rendu public juste après cette ouverture solennelle des pourparlers, la délégation du gouvernement fait connaître à l’opinion tant nationale qu’internationale qu’elle rejette le 11 ème point du communiqué final de la médiation selon lequel « il a été convenu de poursuivre le dialogue le 6 janvier 2016 à Arusha en Tanzanie.
Il n’y a pas eu de consensus là-dessus, précise cette délégation de Pierre Nkurunziza.

2. Le CNARED se dit satisfait de ce premier pas

Photo : Léonce Ngendakumana,Léonard Nyangoma,Jean Minani

         Le Conseil National pour le Respect de l’Accord d’Arusha et la Restauration d’un Etat de Droit déclare que le pas franchi dans ces négociations est satisfaisant.

L’un des porte-paroles de cette principale coalition de l’opposition Pancrace Cimpaye souligne que le médiateur a accordé au CNARED une place appropriée dans ces négociations.
Pancrace Cimpaye indique que le gouvernement de Pierre Nkurunziza n’a pas à imposer avec qui il va négocier parce que c’est l’une des parties au conflit.
Selon Pancrace Cimpaye, si il s’agissait de choisir avec qui négocier, le CNARED ne pouvait pas venir négocier avec un gouvernement qui massacre sa population.

3. Le médiateur prône la tolérence 

Yoweri Kaguta Museveni, Président Ougandais

        Selon Yoweri Kaguta Museveni, l’immunité doit être accordée à toutes les parties en conflit au Burundi si cela peut permettre au pays de trouver une solution à la crise qui le ronge.

        Même si la médiation a déclaré que la poursuite des négociations est prévu à Arusha en Tanzanie en date du 6 janvier 2016, l’on ne sait pas si réellement le

gouvernement de Pierre Nkurunziza va mettre à exécution ses menaces de boycotter les débats.