Le décès du Général Cyrille dévérouillera-t-il la libération des « putschistes » ?

La facilitation menée par des leaders religieux et de hauts cadres du parti au pouvoir serait à une étape très avancée. Ces facilitateurs avaient souhaité que la libération de ces « putschistes » de 2015 soit effective à la fin de l’année 2020 selon nos sources. Ces dernières précisent que cela s’inscrit dans le cadre de la campagne du régime en place de tenter de redorer son blason pour regagner la confiance de certains partenaires importants étant donné que la plupart de ces condamnés de Gitega nient avoir participé d’une manière ou d’une autre à ce coup-d’Etat manqué de mai 2015.  (Info Le Mandat)

Malgré la hâte d’essayer de soigner son image auprès des partenaires, le système CNDD-FDD aurait voulu que les « putschistes » demandent d’abord pardon. C’est dans cette optique que, suite à la proposition des facilitateurs, une dizaine de ces condamnés auraient, au départ, rédigé une correspondance au chef de l’Etat pour solliciter sa clémence. L’idée à laquelle auraient ensuite adhéré les « putshistes » en détention excepté le général Cyrille Ndayirukiye qui l’a catégoriquement rejetée selon nos sources proches du dossier. « Comme il le faisait devant les juges, Général Major Cyrille Ndayirukiye assumait sans complexe sa responsabilité dans le putsch manqué du 13 mai 2015, même en prison. Pas question de solliciter la clémence du président Evariste Ndayishimiye ». La position du Général Cyrille compliquait le processus de libération et mettait, par conséquent, les autres « putschistes » dans une position de faiblesse. Les démarches pour porter plainte au niveau de la Cour de Justice Est-Africaine auraient été abandonnées par la suite selon nos sources. Les facilitateurs voulaient que ces « putschistes » de 2015 soient libérés à la fin de l’année 2020. Mais, la position jugée radicale du Général Major Cyrille Ndayirukiye aurait constitué l’un des obstacles majeurs de la libération de ces condamnés de la prison centrale de Gitega. Est survenu ensuite le décès du général major Cyrille Ndayirukiye le 24 avril 2021. Environ deux mois après la mort de cet officier de l’ancienne armée régulière, la carte de la libération serait désormais jouable. 

 Simulation à la COVID-19 ?

 

Deux jours après le décès du général Cyrille, les rumeurs sur la contamination à la COVID-19 dans les cellules des « putschistes » ont commencé à circuler. Les dépistages ont ensuite été effectués vers la fin du mois d’avril pour ces « putschistes » qui ne sont plus autorisé à recevoir des visites familiales depuis mars 2020. Certains affirment avoir subi des tests à la COVID-19 plus précisément le 28 avril dernier. « C’est un docteur du gouvernement, qui était chargé de les traiter au cours de cette période, qui leur aurait proposé de se faire dépister parce qu’ils étaient enrhumés », signale un proche de l’un des « putschistes ». Après le dépistage, seuls ceux qui étaient très proches du général Cyrille Ndayirukiye ont été testés « positifs à la COVID-19 ». Il s’agit de Major Rénovat Nduwayo qui partageait la même chambre avec Général Cyrille, Général de Brigade Prime Ngowenubusa auquel s’était appuyé Général Cyrille pour éviter de tomber le jour de sa mort et Capitaine Barnabé Barimbereyimana qui était souvent avec Général Cyrille.

 

« Et si la COVID-19 a été évoquée pour décourager toute tentative d’exploitation d’autres pistes sur les causes du décès du général Cyrille Ndayirukiye ? », se demandent certaines sources qui disent ne pas comprendre pourquoi le dépistage à la COVID-19 a été effectué uniquement durant cette période et seulement chez les « putschistes » en ignorant tout le reste de la prison centrale de Gitega.

 

Quoi qu’il en soit, comme il y a eu une condamnation définitive où cette vingtaine de « putschistes » ont écopé d’une peine de servitude pénale à perpétuité chacun, c’est la grâce présidentielle et l’amnistie qui restent à leur portée, signale un juriste.

 

Parallèlement à cette campagne de « séduction » vis-à-vis des partenaires étrangers, le système CNDD-FDD serait entrain de négocier la levée des sanctions européennes qui pèsent sur son ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique Gervais Ndirakobuca alias Ndakugarika.