« On nous demande d’indiquer notre ethnie, notre adresse physique et notre numéro de téléphone. Ca m’a semblé anormal parce qu’aujourd’hui nous travaillons avec la peur au ventre. Nous traversons une période très particulière c’est pourquoi notre survie ou notre mort dépendent aussi de nos supérieurs hiérarchiques. », témoigne un enseignant de la mairie de Bujumbura qui indique que certains enseignants ont refusé de remplir cette fiche fournie par les directeurs des écoles.
Les accords d’Arusha ne prévoient pas de recensement ethnique dans les écoles
« Nous ne nous sommes jamais convenu, au cours des négociations d’Arusha, de compter le nombre
de hutu et de tutsi dans les établissements scolaires. Pas question de perturber les élèves, pas question de perturber les enseignants surtout dans cette période d’examens. », explique le président de l’ADC-Ikibiri (Alliance des Démocrates pour le Changement) Léonce Ngendakumana qui souligne que l’inspection des quotas ethniques ne sera parfois nécessaire dans certains domaines que lorsque le sénat estimera que la démocratie s’installe d’une manière irréversible dans le pays.
de hutu et de tutsi dans les établissements scolaires. Pas question de perturber les élèves, pas question de perturber les enseignants surtout dans cette période d’examens. », explique le président de l’ADC-Ikibiri (Alliance des Démocrates pour le Changement) Léonce Ngendakumana qui souligne que l’inspection des quotas ethniques ne sera parfois nécessaire dans certains domaines que lorsque le sénat estimera que la démocratie s’installe d’une manière irréversible dans le pays.
Léonce Ngendakumana accuse le gouvernement de Pierre Nkurunziza de tenter de diviser les burundais en rassurant, toutefois, qu’il n’y aura plus de conflit entre hutu et tutsi ou entre hutu et twa ou bien entre tutsi et twa. Selon ce leader de la coalition de l’opposition, les burundais ont déjà compris que leur seul ennemi ce sont ces gens qui s’installent illégalement au pouvoir.
Le ministère de tutelle semble n’être pas au courant
Le président du CONAPES(Conseil National du Personnel Enseignant du Secondaire) dit avoir été surpris de constater que les autorités du ministère de l’éducation nationale ne savaient presque rien de ce recensement controversé.
« A l’heure actuelle, la provenance de cette fiche d’identification des enseignants reste inconnue. », se lamente le président du CONAPES Emmanuel Mashandari qui précise que le directeur général des ressources humaines au ministère de l’éducation nationale lui a indiqué qu’il n’était pas informé de l’existence de cette fiche d’identification des enseignants.
« Que les auteurs de ce document se présentent alors et nous fournissent des éclaircissements y relatifs. Si nous sommes convaincus que c’est important pour le développement du pays, nous allons le remplir mais si nous jugeons qu’ils se sont trompés nous allons leur demander de le rectifier pour rassurer les uns et les autres. »
Depuis le début de la crise liée au troisième mandat contesté de Pierre Nkurunziza, certaines personnes ont été tuées après avoir répondu aux appels téléphoniques de ceux qui allaient être leurs bourreaux comme le précise Frédéric Bamvuginyumvira.
Ce politique de l’opposition rappelle également que l’ethnie et l’adresse ont été utilisées pour cibler les personnes à tuer au cours de cette crise que traverse le Burundi.
Le pouvoir de Bujumbura reste muet sur la provenance et l’objectif de cette fiche d’identification qui effraie les enseignants et leur entourage.