UE-Burundi : Les sanctions contre l’agent Kazungu reconduites

C’est le seul Burundais qui reste, depuis octobre 2022, sur la liste des personnes sanctionnées par l’Union Européenne pour avoir « compromis la démocratie ou fait obstacle à la recherche d’une solution politique au Burundi » après le retrait des noms des 3 autres. Ces sanctions à l’égard de Mathias Joseph Niyonzima alias Kazungu instituent des restrictions en matière de déplacements et le gel de ses avoirs au sein des 27. (Le Mandat)

L’agent du Service National de Renseignement du Burundi Mathias Joseph Niyonzima alias Kazungu fait l’objet d’un gel des avoirs, et il est interdit aux citoyens et aux entreprises de l’Union Européenne de mettre des fonds à sa disposition. Kazungu est en outre « frappé d’une interdiction de voyager qui l’empêche d’entrer dans les Etats membres de l’Union Européenne ou de transiter par ceux-ci » jusqu’au 31 octobre 2025. Selon l’Union Européenne, l’officier du SNR est responsable d’avoir fait obstacle à la recherche d’une solution politique au Burundi en incitant à la violence et à des actes de répression pendant les manifestations qui ont commencé le 26 avril 2015 à la suite de l’annonce de la candidature du président Nkurunziza à l’élection présidentielle. L’Union Européenne le considère également comme « responsable d’avoir aidé à former les milices paramilitaires Imbonerakure, à coordonner leur action et à les armer, y compris à l’extérieur du Burundi, ces milices étant responsables d’actes de violence, de répression et de graves atteintes aux droits de l’homme au Burundi ». Mathias Joseph Niyonzima alias Kazungu peut adresser au Conseil de l’Union Européenne, avant le 20 juin 2025, une demande de réexamen de la décision.

Même si les motifs de garder ces sanctions à l’égard de l’officier du SNR Mathias Joseph Niyonzima alias Kazungu, qui n’ont qu’un impact symbolique, ne sont pas clairs, en janvier 2022, quelques jours avant la révocation des sanctions envers le gouvernement et le maintien des sanctions individuelles, le groupe de travail de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique avait souligné l’importance de maintenir les mesures restrictives à l’encontre des hautes personnalités pour inciter le gouvernement du Burundi à faire de nouveaux progrès sur ses engagements.

Quid des sanctions levées en 2022 ?

Après la levée des sanctions à l’égard du gouvernement du Burundi le 8 février 2022, l’Union Européenne poursuit sa politique de financement des projets dont les fonds sont gérés directement par les 27 ou à travers les pays et les organisations partenaires. Selon l’Union Européenne, parmi ces projets figurent ceux qui aident le Burundi à progresser dans la recherche de l’éligibilité à l’appui budgétaire pour lequel les conditions ne sont toujours pas remplies. En 2023, par exemple, l’Union Européenne a débloqué 39 millions d’Euros pour appuyer dans 3 secteurs pour une durée de mise en oeuvre opérationnelle de 5 ans. C’est notamment le secteur de la santé dans lequel l’Union Européenne se concentre sur la santé reproductive et nutritionnelle ainsi que la réduction des risques de catastrophes et l’adaptation au changement climatique. Le second secteur c’est la promotion de la culture démocratique et de renforcement de l’état de droit. A travers ce secteur, l’Union Européenne vise à accompagner le Burundi en vue de l’organisation des élections annoncées pour 2025 en appuyant notamment la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme, la CNIDH, et les médias pour « promouvoir un environnement libre, pluraliste, inclusif et indépendant, y compris pendant la période électorale ». En troisième position vient le programme d’appui à la gouvernance économique qui se focalise essentiellement sur l’appui à la mise en œuvre de la « feuille de route vers l’éligibilité du Burundi pour la reprise d’une aide budgétaire » adoptée par l’Union Européenne en juillet 2022. Selon l’Union Européenne, ce programme permettra, en concertation avec la Banque Mondiale, le FMI et les membres de l’Equipe Europe, de mener plusieurs initiatives pour améliorer la stabilité macroéconomique, la gestion des finances publiques et la transparence, en mettant l’accent sur la redevabilité de tous les acteurs gouvernementaux.

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