Ce jeudi, les parlementaires du CNL, qui soutiennent Agathon Rwasa, ont organisé un point de presse dans les enceintes de la permanence nationale de ce parti au quartier Mutanga Nord en mairie de Bujumbura. Une activité à laquelle les frondeurs de ce parti se sont opposé via le compte Twitter « officiel » du Congrès National pour la Liberté.
Les organes légaux du Parti #CNL ne sont pas au courant de cette activité. De surcroît, les Parlementaires issus du parti CNL, aujourd’hui en vacances parlementaires, ne sont pas tous invités ! Par ailleurs, les activités du Parti sont en état de suspension. https://t.co/jUoyefDc5w
— CNL Burundi (@BurundiCnl) July 27, 2023
Créé par le CNL en mai 2019, environ 3 mois après son agrément, c’était le seul compte Twitter par lequel passaient les communications officielles du parti d’Agathon Rwasa. Mais, depuis plusieurs mois, un groupe de responsables du CNL s’est rebellé contre l’autorité de leur leader « charismatique », s’appropriant ainsi le compte officiel Twitter du parti. Ces partisans du CNL, qui contestent l’autorité de Rwasa, contrôlent aussi le compte « officiel » Youtube du parti créé également en mai 2019.
Ce « coup de force » opéré par les frondeurs du CNL sur les comptes officiels du parti continue de semer la confusion sur la toile, poussant même certains médias et journalistes à taguer sur Twitter @BurundiCnl au lieu de @CnlBurundi ou vice-versa.
Pourtant, l’aile pro-Rwasa du CNL a déclaré officiellement avoir abandonné les comptes officiels Twitter, Youtube et Facebook du parti le 30 juin dernier. Il en avait déjà créé d’autres depuis le mois de mai 2023.
— Parti CNL Burundi (@CnlBurundi) June 30, 2023
En juin dernier, le ministre de l’intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique a suspendu toutes les activités de ce principal parti de l’opposition burundaise après avoir annulé les décisions prises par Agathon Rwasa d’évincer certains frondeurs de son bureau politique. Le ministre Martin Niteretse a expliqué qu’il avait les prérogatives de faire respecter les statuts et règlements du parti CNL et éviter la perturbation de l’ordre public.
Le 13 juillet dernier, le porte-parole du ministère de l’intérieur Pierre Nkurikiye a indiqué, au cours d’une conférence publique des porte-paroles des institutions tenue à Muramvya, que le gouvernement reconnaissait les organes du CNL mis en place lors du congrès national de ce parti de 2019. Dans ces organes dirigés par Agathon Rwasa, les deux parties en conflit sont représentées.
Entretemps, la bataille entre l’aile pro-Rwasa du parti CNL et les frondeurs se poursuit sur les réseaux sociaux.
Qui a rendu « offiels » ces comptes dont tu parles ?