Du n’importe quoi. C’est la qualification qu’un expert donne aux engrais actuellement fabriqués par la société FOMI au Burundi. A part que l’approbation de leur utilisation, il y a environ quatre ans, a été précipitée, les Burundais seraient actuellement en train d’utiliser la plus mauvaise qualité d’engrais produits par Fertilisants Organo-Minéraux Industries. Pour cause, les cerveaux techniques, capables de diriger convenablement la production et de manipuler correctement le matériel de l’usine, ont été mutés vers la Tanzanie depuis environ deux ans. (Le Mandat)
Depuis la saison culturale A de l’année 2022, la société FOMI serait en train de donner à la population burundaise la qualité la plus basse, voire médiocre, d’engrais organo-minéraux parce que les cerveaux techniques du projet ont été délocalisés vers la Tanzanie. Ils sont au nombre de quatre. Le cerveau n°1 c’est l’ingénieur électromécanicien Victor Ngendanzi. Il était le directeur technique de FOMI. Le cerveau n°2 c’est l’ingénieur informaticien Dimitri Iteriteka. Il connaît bien le Chinois pour avoir évolué en Chine. Il était le seul à pouvoir utiliser l’ordinateur d’origine chinoise, codé en Chinois et qui commande l’usine. Le cerveau n°3 c’est Gédéon Nsabiyumva. C’est un chimiste chevronné. Il est probablement le meilleur analyste en la matière, au Burundi, même de la sous-région. Il faisait la surveillance de la qualité des engrais. Contrairement aux autres techniciens qui ont commencé à se rendre en Tanzanie vers la fin de l’année 2021, Gédéon Nsabiyumva a quitté le Burundi en septembre 2022. Le cerveau n°4 c’est l’agronome et environnementaliste Elias Niyongabo. Tous les quatre travaillent actuellement pour l’organisation ITRACOM Fertilizers Limited, une autre filiale d’ITRACOM Holding, la société-mère qui a également engendré FOMI.
FOMI produit « du n’importe quoi » après le départ des 4 cerveaux techniques
Premièrement, selon nos sources, les machines utilisées dans l’usine de production d’engrais de la société FOMI sont d’origine chinoise. « Même l’ordinateur, qui commande l’usine, fonctionne en Chinois. L’unique ingénieur, capable d’utiliser l’ordinateur central et qui maîtrise le fonctionnement de toutes ces machines au Burundi c’est Dimitri Iteriteka. Il intervient aussi au niveau du calibrage des machines à différentes étapes clés de production de l’engrais en fonction de la composition et de la qualité de la matière première qui rentre dedans. » Ces sources sont convaincues qu’à son absence, c’est très facile de produire « du n’importe quoi ». Deuxièmement, selon toujours ces sources, après avoir obtenu le produit fini, c’est le laboratoire qui vérifie si c’est réellement le produit visé qui est sorti des machines. « A cette étape, c’est uniquement Gédéon Nsabiyumva qui est capable de faire cette vérification au laboratoire. » Troisièmement, après que le laboratoire s’est assuré de la composition exacte des matières premières, l’agronome Elias Niyongabo vérifie les résultats et s’assure de ce que doit être la formule. Elias Niyongabo coopère ensuite avec Dimitri Iteriteka et Victor Ngendanzi pour pouvoir bien régler et tourner les machines à l’allure de la composition de la matière première. Si, après la seconde vérification au laboratoire, la formule n’est pas correcte, rapportent toujours nos sources, Elias Niyongabo doit réfléchir encore et réajuster jusqu’à ce que l’on ait un engrais qui répond à la qualité que l’on veut.
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Nous sources signalent que le départ de ces 4 techniciens de haut niveau pour la Tanzanie est survenu alors qu’il y avait des formations en cours pour certains employés de la société FOMI. Ces employés venaient de passer seulement quelques mois en formation selon l’une des sources. « Mais, comme les personnes formées étaient pour la plupart de niveau très bas, principalement de niveau A2, il n’y avait pas moyen de trouver parmi eux des remplaçants valables même en cas de formations de plusieurs années. »
L’agence de presse Le Mandat a pu joindre certains des techniciens qui sont actuellement basés en Tanzanie. Lorsque nous lui avons dit que les informations à notre disposition indiquent qu’il n’a pas de remplaçant valable au sein de l’usine, l’ingénieur électromécanicien Victor Ngendanzi a été bref. « J’ai quitté FOMI il y a environ deux ans et je ne suis pas au Burundi. Mais, je sais qu’ils continuent de travailler. Rendez-vous à FOMI ou à ITRACOM Holding à Bujumbura pour trouver les réponses à vos questions. » L’agronome Elias Niyongabo nous a répondu qu’il n’avait pas le droit de communiquer aux médias sur quoi que ce soit en rapport avec son travail. L’ingénieur Dimitri Iteriteka, décrit comme le commandant de bord de toute l’équipe de production, a balayé d’un revers de la main les propos de nos sources. Il estime qu’il ne peut pas y avoir un problème lié à la technique. « Toutes les machines, y compris l’ordinateur que j’utilisais, peuvent aussi fonctionner en Français ou en Anglais en plus du Chinois et il y a beaucoup de techniciens qui sont capables de les utiliser au sein de FOMI. »
Pourtant, le ministre en charge de l’agriculture a affiché aussi sa méfiance après avoir appris que la situation en rapport avec la qualité des engrais était alarmante.
Le ministre avait tort selon les dirigeants de FOMI
Dans une correspondance adressée à la société FOMI au mois de février, le ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage Sanctus Niragira a dit que les produits-FOMI n’étaient pas conformes à ce que demandait le gouvernement du Burundi. « Les préoccupations du ministre n’ont aucun fondement. » Nous a répondu le directeur général adjoint de la société FOMI Ingénieur Herménégilde Manyange lorsque nous lui avons parlé de la mauvaise qualité d’engrais évoquée dans la correspondance. Il nous a également demandé de consulter la réponse donnée au ministre. « Prenez les engrais au sein de la population, allez les faire analyser aux Etats-Unis ou ailleurs. Puis revenez nous montrer les résultats. » Il nous a aussi répondu sur la question relative aux quatre techniciens déployés en Tanzanie. « Personne n’est irremplaçable. Dans le monde actuel de la modernisation, une société qui n’a pas de plan de succession n’est pas en train de fonctionner en réalité. » Lorsque nous lui avons demandé comment cette relève évoquée parvient à utiliser convenablement les machines qui fonctionnent uniquement en Chinois, Herménégilde Manyange a été évasif. « On vous a raconté des mensonges. »
Lorsque nous l’avons contacté, le ministre burundais de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage Sanctus Niragira n’a pas voulu s’exprimer.
Mais, pourquoi FOMI a laissé partir ses cerveaux techniques en Tanzanie ?
C’est dans les intérêts directs de la société-mère ITRACOM Holding. En fait, avec le démarrage d’ITRACOM Fertilizers Limited, sa filiale en Tanzanie, la société ITRACOM Holding s’est heurtée, à un certain moment, à la rigueur du gouvernement de ce pays et a été obligée d’y placer tous les poids lourds. Toute l’attention a donc été portée sur la Tanzanie pour éviter un échec qui pourrait coûter très cher aux actionnaires parce que le gouvernement tanzanien mise beaucoup sur ce projet. Les autorités tanzaniennes comptent garder dans le pays les plus de 400 millions de dollars dépensées chaque année pour importer les engrais de l’étranger. Malheureusement pour les Burundais, après le départ des quatre techniciens de haut niveau, rien de mature pour maintenir en bon état la production et la qualité dans le pays.
Même l’outil de contrôle, l’ISABU, est en panne
C’est l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi qui est censé gérer toute éventualité dans le secteur de l’agriculture au Burundi, y compris au niveau des engrais. C’est cet institut qui devrait, par exemple, s’assurer qu’il n’y a pas de faille dans la production des seuls engrais agro-minéraux du pays avant et après le départ des quatre cerveaux techniques de FOMI. Mais cet outil de contrôle est lui-même gangrené par la mauvaise gouvernance. L’ISABU assiste lui-même à la fuite à grande échelle de ses cerveaux suite à son leadership défaillant. Depuis l’arrivée du directeur général Alfred Niyokwishimira et le directeur de la recherche Willy Irakoze, de très nombreux chercheurs ont quitté l’ISABU pour aller travailler dans d’autres organisations au Burundi et à l’étranger. Pour cause, certains projets de recherches sont mal effectués ou abandonnés à cause des pots-de-vin exigés par le directeur de recherche selon nos sources. Certains chercheurs accusent ces deux leaders de mener une politique floue, dégradante et humiliante. « Par exemple, le gouvernement ou d’autres bailleurs peuvent financer votre projet de recherche à hauteur de 30 millions de francs. Ce sont des chiffres que je prends au hasard pour que je ne sois pas identifié. Et comme c’est le directeur de recherche qui doit signer pour que l’argent puisse être retiré du compte de l’ISABU, il exige que vous lui donniez 10 millions. Il ne vous explique jamais pourquoi. » Selon nos sources, seuls les techniciens A2, A3 et d’autres de calibre inférieur « restent longtemps dans la boîte parce que tout simplement ils ne sont pas capables de se faire facilement embaucher ailleurs ».
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Pour nous accorder une interview sur ce sujet relatif à la qualité des engrais-FOMI, le directeur de la recherche de l’ISABU Willy Irakoze nous a demandé de chercher une autorisation au sein du ministère en charge de la communication ou de contacter le directeur général de l’institut. Le directeur général de l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi Alfred Niyokwishimira, lui, a été catégorique. « Vous devez d’abord faire une demande écrite d’interview. »
A cause de l’incompétence et des incoordinations de ces deux leaders de l’ISABU, insistent nos sources, certains appareils d’une sensitivité et d’une valeur inestimable ne peuvent plus fonctionner convenablement. Nos sources citent, à titre d’exemple, le spectrophotomètre, l’appareil du laboratoire national de l’ISABU auquel la société FOMI fait recours pour faire analyser le Calcium et le Magnésium, les deux éléments qui constituent le cœur même des engrais organo-minéraux fabriqués au Burundi.
Le Bureau Burundais de Normalisation et Contrôle de la Qualité, BBN, qui devrait, lui aussi, contrôler la qualité de ces engrais-FOMI, n’a aucun matériel de laboratoire, regrette l’une de nos sources. « C’est honteux de voir le BBN acheminer toujours des échantillons à l’ISABU pour qu’il lui fasse des analyses alors qu’il est censé contrôler la qualité de tout ce que produisent les entreprises au Burundi. »
Qu’en est-t-il de la Tanzanie ?
En plus des quatre cerveaux techniques déployés par la société-mère pour rejoindre les responsables d’ITRACOM Fertilizers Limited, de nombreux techniciens ont fui l’ISABU pour aller participer à la production des engrais organo-minéraux en Tanzanie. Le pays a une intention nette de chercher à tout prix une émancipation dans le domaine des engrais dont les importations lui coûtent, chaque année, plus de 400 millions de dollars américains. Nazaire Nduwimana, directeur exécutif d’ITRACOM Fertilizers Limited estime que, d’ici 2030, la Tanzanie ne dépendra plus des engrais importés. Selon les estimations de son directeur exécutif, à la fin des constructions, ITRACOM Fertilizers Limited aura la capacité de produire 1000000 de tonnes d’engrais organo-minéraux et de 200000 tonnes de chaux agricole en une année. Actuellement, la société a la capacité de produire 200000 tonnes d’engrais annuellement en Tanzanie. Ce pays qui possède l’un des plus grands cheptels d’Afrique n’a pas de problème de carence de bouse, une matière organique incontournable dans la production des engrais organo-minéraux. Un autre avantage c’est que la Tanzanie regorge de beaucoup de matières premières qui n’existent pas au Burundi. C’est notamment le NOHP, le Minjingu Organic Hyper Phosphate et le Gypsum que le Burundi doit importer de la Tanzanie. L’usine de production d’engrais organo-minéraux la plus vaste de la Communauté Est-Africaine compte également d’embaucher jusqu’à environ 4000 travailleurs.
Et le Kenya ?
Après sa visite en Tanzanie, le secrétaire du cabinet au ministère kenyan de l’agriculture et de l’élevage Mithika Linturi avait précisé, en février, que son pays allait commencer à importer les engrais-FOMI de la Tanzanie en juillet. Mais, le Kenya n’a pas attendu le mois de juillet parce que, selon nos sources, ce pays a récemment importé 20000 tonnes d’engrais organo-minéraux en provenance de la Tanzanie. Les importations se poursuivront en attendant que la filiale kenyanne d’ITRACOM Holding soit opérationnelle. Parce que l’implantation de cette société avance à la vitesse de croisière au Kenya, signalent toujours nos sources bien informées.
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Pourtant, la société ITRACOM Holding avait visé le Kenya avant la Tanzanie. Mais pour des raisons probablement politiques, le président tanzanien John Pombe Magufuli et le président burundais Pierre Nkurunziza ont détourné le projet pour le mettre en œuvre en Tanzanie. Le 30 janvier dernier, la présence du patron d’ITRACOM Holding au Kenya visait la concrétisation du projet qui était déjà là depuis des années.
The Founding Father of #FOMI and #ITRACOM Holding boss, Mr. Adrien Ntigacika was received today by H.E William Samoei Ruto, President of #Kenya. They discussed FOMI’s plan to move into new markets, mostly EAC ones, in addition to #Burundi and #Tanzania @BMineagrie @RTNBurundi pic.twitter.com/iRiI0PsG6l
— FOMI BURUNDI (@FomiBurundi) January 30, 2023
Nos sources sont convaincues que la volonté politique des hautes autorités de la Tanzanie et du Kenya ainsi que les grandes capacités des techniciens kenyans pourront faire avancer le projet.
Le Burundi risque d’être complètement abandonné
Comme la vision d’ITRACOM Holding est d’atteindre d’importants marchés de la sous-région, les Burundais risquent d’être complètement ignorés suite à leur faible demande et leur petit pouvoir d’achat. D’ici peu, il est fort probable que ITRACOM Holding soit l’unique société qui domine la sous-région en matière d’engrais. Avec le besoin annuel d’environ 100000 tonnes, soit 1% seulement de la demande sous-régionale, le Burundi aura un poids très faible face à d’autres pays comme la Tanzanie, dont la demande croissante tourne actuellement autour de 700000 tonnes, le Kenya qui possède une usine naissante de production, l’Ouganda, et le Rwanda. Si on y ajoute l’incapacité de contrôler ce qui est entrain de se passer sur son territoire, le Burundi risque d’être complètement abandonné par la « multinationale » ITRACOM Holding qui pourrait privilégier les grandes bénéfices et facilités des autres marchés. A la longue, le Burundi pourrait être obligé d’importer les engrais d’ITRACOM Holding dans la sous-région alors que c’est ce pays qui était à l’origine du projet en question.
Le lancement du projet était catastrophique
Le 17 septembre 2019, la société FOMI a été inaugurée en grande pompe par le président de la République d’alors Pierre Nkurunziza. La production officielle des engrais FOMI-Bagara, FOMI-Imbura et FOMI-Totahaza ainsi que la chaux agricole avait commencé en février de la même année après le commencement de leur utilisation assez globalisée en 2018. Le lancement de la production cette usine de Fertilisants Organo-Minéraux était une décision politique parce que les recherches n’étaient pas encore terminées. Le ministre en charge de l’agriculture et de l’élevage d’alors Déo Guide Rurema avait même limogé le directeur de la fertilisation des sols d’alors, Dodiko Prosper, qui s’était opposé à cette décision. Le parti présidentiel, le CNDD-FDD, avait hâte de montrer à la population cette « grande innovation » à l’approche des échéances électorales de 2020.
Depuis lors, les recherches sur ces fertilisants organo-minéraux sont quasi-inexistantes. En 2021, certains rapports des chercheurs sur le dosage de ces engrais organo-minéraux dans les champs ont été jetés dans les tiroirs au sein du ministère en charge de l’agriculture et de l’élevage. La qualité de ces engrais n’a pas été améliorée au Burundi jusqu’à devenir médiocre après le départ des quatre cerveaux techniques pour la Tanzanie.
Les engrais organo-minéraux c’est pourtant une révolution
Après près de deux siècles d’usage d’engrais chimiques dans le monde, il a été constaté que, certes, la production abonde rapidement mais que sur le moyen ou le long terme, le sol se dégrade. L’environnement est aussi mis en question notamment au niveau des ressources en eau. Près de la moitié des engrais mis dans le sol ne sont pas utilisés pour alimenter la plante. Il y a une portion assez importante qui se perd dans les eaux souterraines, que nous consommons, pour les polluer. De l’autre part, la biologie des sols est détruite par les engrais chimiques classiques. Quand la biologie du sol meurt, le sol meurt aussi progressivement. « Apporter le carbone, apporter la matière organique dans ces engrais en incorporation c’est pour corriger les défis posés par le chimique directement et dans le même environnement. » Nous explique un expert qui rappelle qu’en plus des trois éléments majeurs, le Phosphore, le Potassium et l’Azote, les Fertilisants Organo-Minéraux contiennent aussi deux éléments nouveaux, le Calcium et le Magnésium. Une autre nouveauté c’est la matière organique qui vient de la bouse de vache. Selon l’expert, une période comprise entre 5 et 10 ans est nécessaire pour pouvoir faire une évaluation finale et objective des engrais organo-minéraux.
Malgré le problème de qualité, le Burundi figure parmi les premiers pays d’Afrique à avoir implanté une usine de fabrication d’engrais organo-minéraux sur son territoire. La société ITRACOM Holding, qui a engendré l’usine FOMI au Burundi, ITRACOM Fertilizers Limited en Tanzanie et l’usine naissante au Kenya, a d’autres filiales dans le pays d’origine. C’est notamment la société de transport ITRACOM, la banque BCAB, la société d’assurance Inkinzo et la société de fabrication d’emballages ITRAPACK. Le patron d’ITRACOM Holding le Burundais Adrien Ntigacika alias Ziranotse n’a pas décroché son portable lorsque nous avons tenté à plusieurs reprises de le contacter pour recueillir son avis sur le problème de qualité des engrais-FOMI et la menace de disparition de leur production au Burundi.
L’usine FOMI est également sur le point de lancer « FOMI KIGAZI », « l’engrais adapté à l’huile de palme » comme son nom l’indique. Nos sources indiquent que les responsables de FOMI mentent sur la composition et la qualité de cet engrais dont le lancement nécessite l’aval de l’Office de l’Huile de Palme. Cet engrais, censé avoir 50% de matière chimique et 50% de matière organique, contient en fait moins de 20% de matière organique, dénoncent nos sources qui indiquent aussi qu’il n’est pas très conservable.
Propositions d’un expert
Le gouvernement du Burundi doit écouter les experts, principalement ceux qui sont sur le territoire burundais, parce qu’ils savent ce qu’il faut faire pour secourir le secteur des engrais. « Ces experts sont présents au sein de FOMI, à l’ISABU et à l’Université du Burundi. Le gouvernement doit les écouter et prendre en considération leurs dires. » Secundo, le gouvernement doit gérer convenablement les laboratoires qui sont au service de la Nation. C’est notamment le laboratoire national situé à l’ISABU et le laboratoire situé à l’Office Burundais des Mines et Carrières. Ces laboratoires doivent obtenir tous les équipements nécessaires, y compris le spectrophotomètre ainsi que les techniciens capables de les entretenir et les utiliser correctement pour surveiller ce qui se passe dans le domaine des engrais dans le pays. Tertio, il faut écarter les faux experts pour travailler avec « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut » au moins dans ce secteur d’engrais parce qu’il s’observe de l’égoïsme, du favoritisme, du mensonge des gens qui disent qu’ils savent alors qu’ils ne savent pas. « Ces gens qui engagent les personnes qui ne le méritent pas dans ce secteur sont capables de les engager ailleurs. Qu’il y ait respect des compétences, au moins dans ce domaine. » Quarto, l’Etat burundais doit prendre des précautions et retracer de nouvelles stratégies, probablement en collaboration avec d’autres Etats, pour éviter d’être embourbés dans un système où il est de très loin le moins fort. Sinon, le pays risque de se retrouver dans une situation où il sollicite à l’étranger un produit fabriqué par une technologie dont le berceau est au Burundi même.