Il est prévu un second déploiement de policiers burundais ce dimanche après le départ d’il y a plusieurs jours du premier groupe. Destination, la République Démocratique du Congo. Ces policiers se rendront plus précisément dans la province du Nord-Kivu. Selon nos sources, ces policiers, dont l’effectif tourne autour de 300, remplaceront plus d’une centaine de militaires et imbonerakure qui auraient été tués ces derniers mois. (Le Mandat)
La semaine dernière, nos sources nous ont affirmé que plus d’une centaine de militaires burundais et imbonerakure avaient déjà péri dans les affrontements avec différents groupes armés au Nord-Kivu, y compris avec le M23, durant ces derniers mois. La plupart des imbonerakure, qui étaient encore actifs, ont récemment reçu l’ordre de retourner au Burundi pour organiser un nouveau départ selon nos sources. En fait, la plupart des victimes parmi les membres de la Force de Défense Nationale du Burundi et les imbonerakure se sont heurtés surtout aux groupes armés qui contrôlaient de près ou de loin certains sites miniers selon nos sources qui précisent qu’une partie des troupes burundaises s’adonnait à l’exploitation minière et aux pillages des ménages au Nord-Kivu. Une autre partie de ces Burundais sont tombés sur le champ de bataille contre le M23, aux côtés des militaires de l’armée régulière congolaise, rapportent ces sources. Ces énormes pertes humaines auraient poussé le régime du CNDD-FDD à douter de la capacité des militaires déployés dans cette partie de l’Est de la RDC.
L’API en renfort
Le premier groupe de policiers de l’Appui à la Protection des Institutions est déjà parti en République Démocratique du Congo selon nos sources. Il était prévu que le second groupe de ces policiers termine sa formation samedi pour faire le départ dimanche. Nos sources indiquent que, même s’il y a eu des allégations de favoritisme dans la sélection de ces policiers à déployer en RDC, la plupart d’entre eux ont été recrutés parmi les meilleurs éléments sur terrain. Leurs formations purement théoriques, d’une à deux semaines, se déroulent à Sororezo dans les bâtiments de l’inspection générale de la police selon nos sources. Avant le départ vers le Nord-Kivu, chaque policier de l’API a droit à 300 dollars américains selon nos sources.
D’autres imbonerakure à déployer aussi
D’autres membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir seront également déployés dans la province du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo après le 26 novembre prochain selon nos sources. Leur déploiement attendra, selon nos sources, la fin de la semaine dédiée aux combattants qui démarre le 16 novembre. La formation théorique et physique des imbonerakure à déployer se déroule depuis plusieurs jours dans les enceintes de la permanence nationale du CNDD-FDD dans la zone urbaine de Ngagara selon nos sources. Elles précisent que c’est une formation intense qui commence chaque jour à 8 heures pour finir à 17 heures. Ces imbonerakure, composés principalement de démobilisés, ont droit à une pause de 30 minutes, de 12 heures 30 minutes à 13 heures précises, nous confient nos sources.
Nous avons tenté de joindre le porte-parole de l’armée burundaise Floribert Biyereke et le porte-parole du ministère chargé de la sécurité publique Pierre Nkurikiye pour leur demander d’expliquer ce changement de stratégie. Le téléphone portable de Floribert Biyereke était éteint et Pierre Nkurikiye n’a pas décroché son portable.
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Même si le gouvernement burundais a officiellement déployé ses troupes à l’Est de la République Démocratique du Congo en août 2022, la Force de Défense Nationale du Burundi opérait dans la région depuis plus de trois ans. Même si l’armée burundaise a donné le chiffre de 600 militaires concernés lors du dernier déploiement officiel, nos sources indiquent qu’il s’agissait plutôt d’un millier d’hommes déployés et que les militaires étaient moins nombreux que les imbonerakure qui avaient reçu de brèves formations paramilitaires.
Ce samedi, une centaine de militaires kenyans sont arrivés à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans le cadre de la mission de la Force de maintien de la paix de la Communauté Est-Africaine. Le parlement kenyan avait approuvé, au cours de la semaine, le déploiement d’environ 1000 hommes en RDC pour une période provisoire de six mois.
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Du côté du Burundi, les pertes humaines sont déjà énormes avant même le début de l’opération régionale proprement dite. Ce qui n’empêche pas le président de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye de se vanter de la présence de ses troupes à l’Est de la République Démocratique du Congo.
