De nombreux parents ont payé des sommes d’argent bien précises, depuis le mois d’août, pour obtenir des places de redoublement pour leurs enfants au Lycée communal Muhuta situé sur la colline Gitaza, zone Gitaza, commune Muhuta, province Rumonge, au sud-ouest du Burundi. Les redoublants issus du même établissement ne payaient pas le même montant que ceux qui provenaient d’autres établissements. Même si la nouvelle année scolaire va démarrer sans que les parents ne soient remboursés, le Directeur Communal de l’Education de Muhuta a jugé illégaux ces frais qui avaient été fixés par le Comité de Gestion de l’Ecole. (Le Mandat)
Les élèves du lycée communal Muhuta, qui allaient reprendre l’année au même établissement, payaient 10 mille francs chacun pour obtenir une place. Ceux qui provenaient d’autres établissements, eux, payaient 20 mille francs chacun pour avoir cette place de redoublement au cours de l’année scolaire 2022-2023 qui va démarrer ce lundi, 12 septembre 2022. Le comité de gestion expliquait que cet argent était collecté pour réhabiliter deux classes qui sont souvent menacées par les eaux de pluies. C’est dans la réunion du 5 août dernier que le comité de gestion avait pris cette décision pour « sauver ces salles de classes qui pouvaient être définitivement détruites par les eaux de pluies ». Mais suite aux lamentations des parents, le directeur de l’éducation dans la commune Muhuta a exigé la suspension immédiate de cette décision.
D’autres mesures ont été prises
Dans sa correspondance du 29 août 2022, le directeur de l’éducation dans la commune Muhuta Astère Nzikibazanye a ordonné au directeur du lycée communal Muhuta de suspendre immédiatement la collecte des frais d’inscription des élèves et de remettre sans conditions tous les frais déjà collectés au parents et aux élèves. Astère Nzikibazanye a expliqué qu’une « telle décision de collecte des frais est du ressort de l’assemblée générale des parents et cela en cours de l’année scolaire mais non pas pendant les vacances ». Selon toujours le directeur communal de l’éducation de Muhuta, l’ordonnance ministérielle n° 610/1123 du 18/07/2022 portant modalités et réintégration, intégration, transfert et changement de section des élèves des établissements scolaires et formation publics et privés dans son article 18 stipule que « l’octroi des places aux apprenants remplissant les conditions légalement requises est gratuit ».
L’argent collecté a été déjà utilisé
Dans sa correspondance du 31 août 2022, le comité de gestion du lycée communal Muhuta a signalé que les collectes des frais d’inscription aux redoublants ont été immédiatement suspendues après avoir vu sa correspondance mais que les frais collectés étaient déjà utilisés pour l’achat du ciment, du gravier et d’autres matériels. Cette réponse du comité de gestion du lycée communal Muhuta a alors semé le doute chez les parents qui avaient payé ces frais de redoublement pour leurs enfants.
« Cet argent sera remboursé. »
Astère Nzikibazanye a dit à l’agence de presse Le Mandat que tous les parents qui ont payé les frais de redoublement pour leurs enfants au lycée communal Muhuta allaient être remboursés. Selon le directeur communal de l’éducation de Muhuta, les frais de construction parfois exigés aux élèves de cet établissement ne seront pas demandés à ceux qui ont payé ces frais de redoublement. Et ce jusqu’à ce que le montant payé pour ces places de redoublement soit totalement recouvré.
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Selon nos sources au lycée communal Muhuta, le montant à exiger pour ces frais de construction est fixé au cours des réunions des parents lorsqu’ils les jugent nécessaires.
Même si nous n’avons pas pu trouvé le directeur du lycée communal Muhuta Joachin Ntibazohoruri pour nous dire le montant total qui avait été déjà collecté pour ces frais de redoublement, nos sources nous ont révélé que cet argent, illégalement collecté selon le DCE Muhuta, a été utilisé pour acheter, entre autres, une quinzaine de sacs de ciments d’une valeur d’environ 700 mille francs burundais.