Après avoir été accusé de planifier l’assassinat du président de la République, Pierre Célestin NDIKUMANA vivait dans la peur à Bujumbura. Le président du groupe parlementaire de la coalition Amizero y’Abarundi s’est senti tranquille lorsqu’il s’est retrouvé de l’autre côté de la frontière pour participer au dialogue inter-burundais d’Arusha. (Le Mandat)
C’est au cours du cinquième round du dialogue inter-burundais d’Arusha que Pierre Célestin NDIKUMANA est apparu publiquement pour la dernière fois. Ce député, qui faisait partie des représentants de la coalition Amizero y’Abarundi dans ce dialogue de la fin du mois d’octobre 2018, n’est pas revenu au Burundi à la fin de la session.
La levée de son immunité était imminente
Le jeudi, 22 novembre 2018, trois semaines seulement après la fin du cinquième round du dialogue inter-burundais, le président de l’assemblée nationale a annoncé que les consultations sur la levée de l’immunité du député Pierre Célestin NDIKUMANA étaient prévues le lendemain.
Selon le président de la chambre basse du parlement, c’était le procureur général de la République qui avait demandé au bureau de l’assemblée nationale de lever son immunité pour que le député comparaisse devant la justice.
Mais Pierre Célestin NDIKUMANA ne comptait pas revenir si tôt dans le pays après sa traversée clandestine de la frontière burundo-tanzanienne. Selon des sources qui lui sont proches, le député avait planifié, dès le début, de faire un aller simple pour le moment.
Il est accusé de planifier l’assassinat de Pierre NKURUNZIZA
Trois personnes, présentées devant la presse par le ministère de la sécurité publique le 18 octobre 2018, avaient accusé le bras droit d’Agathon RWASA de planifier l’assassinat du président de la République, ses deux vice-présidents et le président de l’assemblée nationale.
Le député Pierre Célestin NDIKUMANA avait qualifié de montage grotesque ces allégations portées principalement à son encontre par son ancien cuisinier.
Sa famille a été menacée
Le bureau de l’assemblée nationale n’a rien déclaré sur le sort de son immunité après avoir constaté que Pierre Célestin avait fui le pays. Mais la police a, par après, menacé sa femme et ses enfants selon les voisins. Sa famille a, elle aussi, décidé de quitter le pays.
Alors que son patron Agathon RWASA, premier vice-président de l’assemblée nationale, vient de faire agréer son nouveau parti le Congrès National pour la Liberté (CNL), la probabilité de revoir le député Pierre Célestin NDIKUMANA dans le palais des congrès de Kigobe avant la fin du mandat actuel est quasiment nulle.