Trois morts en tenues policières dans une fusillade à Bujumbura.

Corps des « assaillants » et armes « saisies »

        C’était vers 9 heures dans la matinée de ce vendredi que les habitants de la mairie de Bujumbura ont entendu plusieurs coups de feu.

En fait, trois hommes en tenues de la police de l’API ( Appui pour la Protection des Institutions) venaient
d’être abattus par la police sur la chaussée du peuple Murundi, tout près du Commissariat de la Police Judiciaire situé dans la zone Bwiza.

La version de la police nationale du Burundi

        « L’officier visé n’était pas dans
le véhicule et ceux qui s’y trouvaient n’ont eu aucun problème et ça s’est bien passé. », semble se féliciter le commissaire municipal de la police Domitien Niyonkuru qui explique que les trois personnes tuées par la police voulaient tendre une embuscade au général de police Christophe Manirambona surnommé Wakenya ( Chef des unités spécialisées ).

Le commissaire municipal ajoute que, même si les enquêtes se poursuivent, la police a déjà constaté que certaines de ces personnes tuées n’étaient pas des policiers malgré qu’ils portaient des tenues policières. 

Le véhicule utilisé par les « assaillants » appartient à un important pro-Nkurunziza

Véhicule d’Athanase Mbonabuca

        « On a menacé mon chauffeur avec une arme avant de lui voler mon véhicule, c’était ce dimanche, 29 novembre. », raconte Athanase Mbonabuca qui s’est présenté sur les lieux immédiatement après l’opération de la police.

L’ancien gouverneur de la province Kayanza explique qu’il avait déjà informé la police du vol de son véhicule.

Et pourtant, les explications de la police ainsi que celles d’Athanase Mbonabuca, considéré comme un grand ami de Pierre Nkurunziza, n’ont pas réussi à convaincre certains citadins.

Certains témoins de la scène restent sceptiques

        Certains témoins affirment qu’il n’y a pas eu d’échange de tirs entre les gardes du général et les hommes en tenues d’API.
Ces habitants de la ville de Bujumbura se demandent alors comment ces gens n’ont pas pu tirer alors qu’ils étaient en possession de ces armes présentées par la police comme saisies.

        « Ca ressemble à un plan d’élimination des éléments génants du système parce que je n’arrive pas à comprendre comment le général qui prétend être visé n’était pas là et a laissé ses gardes se balader seuls. », se lamente un jeune homme présent non loin des lieux de l’opération après la fusillade.

        En plus de cela, certains habitants de la zone Bwiza indiquent que les 3 personnes tuées avaient l’habitude de malmener la population en complicité avec certains policiers aux alentours de la station-service King Star situé à la huitième avenue.

        Et d’autres de dire que le groupe abattu fait partie des anciens collaborateurs d’Adolphe Nshimirimana, le général assassiné en Août dernier.