Certains habitants de Nyakabiga et Musaga pensent que si.
« Les cadavres sont très visibles dans les rues et à l’intérieur de nos maisons. Nos proches, nos enfants, et nos voisins innocents se sont faits massacrer par des policiers et militaires. » a indiqué une dame de Nyakabiga en sanglotant ce vendredi.
Les habitants de ces quartiers particulièrement touchés par les exécutions d’une centaine de jeunes dans la nuit de vendredi disent que le porte-parole de l’armée burundaise veut faire croire que les victimes ont trouvé la mort sur le champ de bataille au cours de l’attaque des camps militaires. Ce qui est ce qui est, pourtant, différent de ce qu’il avait annoncé au cours de la journée de vendredi, signalent-ils.
Un écart de taille entre les 2 bilans de Colonel Baratuza
Dans la mi-journée de ce vendredi, le porte-parole de la FDN (Force de Défense Nationale) a annoncé sur la Radio Télévision Nationale du Burundi que le bilan des affrontements était de 12 insurgés tués, 20 insurgés capturés et 5 militaires blessés.
Et Colonel Gaspard Baratuza d’ajouter que tout était rentré dans l’ordre.
Et pourtant, 24 heures après, Colonel Gaspard Baratuza a dressé un autre bilan très différent du premier : 79 insurgés tués, 45 insurgés faits prisonniers et 8 militaires et policiers tués.
Le porte-parole de la FDN a poursuivi son nouveau bilan en indiquant que 21 militaires et policiers ont été blessés au cours de cette attaque des camps militaires.
L’objectif est de cacher la vérité
Certains défenseurs des droits de l’homme ont dénombré plus de
90 personnes dont la plupart jeunes tuées à leurs domiciles respectifs dans la seule zone de Musaga.
L’effectif a été moins important à Nyakabiga et à Jabe où certains activistes des droits de l’homme parlent de plus de 30 personnes assassinées dans la nuit de vendredi.
« Colonel Gaspard Baratuza veut nous faire croire que ces personnes ont péri dans les combats alors que c’est faux. » se lamente un membre d’une organisation des droits de l’homme à Bujumbura.
« Pourquoi arrondir le bilan une journée plus tard alors qu’il avait signalé que tout était maîtrisé la veille et que les combats s’étaient terminés. » poursuit cet activiste des droits de l’homme avant d’ajouter que la vérité est connue de tous, « certains militaires et policiers ont exécuté plus de 100 jeunes dans la seule ville de Bujumbura. », conclut-il.