C’est au mois de mars que les Nations Unies vont nommer un rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Burundi. Au total, sept personnes ont soumis leurs candidatures mais l’ivoirienne Marie-Thérèse Keita Bocoum semble la mieux placée pour occuper ce poste. (Le Mandat)
Elle était déjà Rapporteuse Spéciale des Nations Unies à la veille de la signature de l’Accord d’Arusha et pendant le gouvernement de transition à la tête duquel étaient l’UPRONA et le FRODEBU. De 1999 à 2004, Marie-Thérèse Keita Bocoum avait la principale mission de surveiller et d’évaluer la situation des droits de l’homme au Burundi, de faire des recommandations pour améliorer cette situation et de soumettre des rapports à la Commission des droits de l’homme des Nations Unies (actuel Conseil des Droits de l’Homme), au Conseil de sécurité des Nations Unies et à l’Assemblée générale des Nations Unies. Actuellement membre de l’équipe des experts internationaux, nommés par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, dans la région du Kasaï et en République Démocratique du Congo, l’ivoirienne a occupé, entre autres, des postes de haut responsable des droits de l’homme au Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, à la Mission conjointe des Nations Unies et de l’Union Africaine au Darfour ainsi qu’en République Centrafricaine.
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En plus des critères exigés comme le savoir-faire, l’expérience dans le domaine du mandat, l’indépendance, l’impartialité, l’intégrité personnelle et l’objectivité, le Comité Consultatif analyse aussi chez les candidats des exigences techniques et objectives comme les diplômes pertinents ou l’expérience professionnelle dans le domaine des droits de l’homme ainsi que la compétence reconnue au niveau national, régional ou international en matière des droits de l’homme.
Des critères qui semblent offrir un avantage de taille à Marie-Thérèse Keita Bocoum face à ses six concurrents. C’est notamment l’Allemand Strauss Ekkehard, haut responsable du département des droits de l’homme au Bureau Intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB) en 2010, le Burkinabè Fortuné Gaetan Zongo, président de la cour d’appel de Fada N’Gourma au Burkina Faso, l’Italien Maurizio Cusimano, professeur en Criminologie, le Nigérian Segun Jegede, actuellement procureur spécial du gouvernement, le Rwandais Gerard Nsengiyumva, volontaire aux Nations Unies, et le Camerounais Frédéric Foka Taffo, chargé des affaires politiques dans la délégation de l’Union Européenne au Cameroun et en Guinée Equatoriale.
Au moins un mois avant le début de la 49ème session du Conseil des droits de l’homme, le groupe consultatif devrait proposer au Président du Conseil une liste de candidats possédant les plus hautes qualifications pour le poste et répondant aux critères exigés.
Selon la résolution 5/1, sur la base des recommandations du groupe consultatif et à l’issue de consultations étendues, tenues en particulier par l’intermédiaire des coordonnateurs régionaux, le Président du Conseil déterminera le candidat approprié au poste de Rapporteur Spécial sur le Burundi qu’il présentera aux Etats membres et aux observateurs au moins deux semaines avant le début de la session.
En décembre dernier, le ministre burundais des affaires étrangères Albert Shingiro a indiqué que le Burundi n’autorisera pas le Rapporteur Spécial des Nations Unies à entrer sur son territoire.